DES ILOTS VEGETALISES POUR SOUTENIR LA BIODIVERSITE DE SERRE-PONCON.

Serre-Ponçon, un écosystème affecté par le marnage

Le lac de Serre-Ponçon présente un fort intérêt pour l’Homme, par les ressources en eau qu’il représente mais également par sa biodiversité.

L’utilisation de son eau pour des besoins hydroélectriques, d’irrigation, en eau potable et son artificialisation provoque une variation annuelle du niveau de l’eau appelé marnage d’une trentaine de mètres (un record de – 48 mètres a été atteint ce printemps 2018), déconnectant ainsi les rives de la zone littorale et appauvrissant la diversité des habitats.

Les zones littorales sont alors dépourvues de végétation.

Cet appauvrissement signifie une perte d’habitats de reproduction pour les poissons, la destruction de pontes, la perte de zones de refuge et de nurseries. Les macro-invertébrés tels que les crustacés, les larves d’insectes, les mollusques ou les vers sont également largement impactés par ce marnage.

Restituer la fonctionnalité des zones littorales

Un projet – UROS a été lancé par l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB), le centre Irstea d’Aix-en-Provence, la société Ecocean sous les conseils avisés du Syndicat Mixte d’Aménagement et de Développement de Serre-Ponçon (SMADESEP), du Conservatoire Botanique National Alpin (CBNA) et de la Fédération de Pêche des Hautes-Alpes afin de trouver des solutions pour compenser les effets délétères du marnage sur le lac.

Ce projet consiste à compenser le manque d’habitat rivulaire de la retenue par le biais de trois structures flottantes artificielles et végétalisées mises à l’eau en septembre 2018.

Présents en continu sur le lac et suivants les variations de niveau d’eau, ces radeaux, d’une superficie d’environ 50m² chacun, ont pour but de recréer des habitats proches de ceux naturellement présents dans les zones littorales lacustres, les rendant ainsi accessibles en permanence pour la biodiversité.

Plus qu’un simple radeau végétalisé, il s’agit donc ici d’une véritable zone littorale flottant sur le lac. L’objectif est d’offrir des habitats pour la faune locale et recréer (naturellement et artificiellement) des fonctions écologiques notamment de nurseries et de frayères pour les poissons.

Des îlots végétalisés sous observations

La colonisation des radeaux par la macrofaune aquatique et la végétation sera suivie de près afin d’optimiser la fonctionnalité du dispositif et d’en évaluer l’efficacité.

Les suivis scientifiques sur le projet ont plusieurs objets :

  • suivre la colonisation des îles UROS par la macrofaune aquatique (poissons et macro-invertébrés), mais également par la végétation et les oiseaux
  • évaluer l’intérêt de telles structures pour soutenir la biodiversité du lac, et proposer des améliorations techniques pour favoriser une fonctionnalité maximale des différents habitats artificiels et naturels créés.
  • Enfin, proposer une architecture finale des îles UROS optimisant le rapport coût/efficacité écologique, et analyser la possibilité de généraliser ce type de solution aux autres écosystèmes marnants français et européens.

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