MORTALITES PISCICOLES SUR LE GUIL – SUITE
Des épisodes ponctuels de mortalités piscicoles ont été constatés sur le Guil depuis quelques années lors de certains étiages.
Dès 2007, des investigations ont été réalisées par l’État en étroite collaboration avec l’ONEMA pour identifier les causes de ces mortalités anormales. Ainsi des enquêtes de terrain ont été menées sur l’ensemble du bassin versant du Guil et des batteries d’analyses très complètes portant sur plusieurs paramètres (chimie de l’eau, sédiment, poissons, éco-toxicologiques, pathologies virales et bactériennes, cyanobactéries, diatomées…) ont été réalisées sur plusieurs campagnes.
Des mesures conservatoires d’interdiction de pêche ont également été prises.
Soulignons que le nombre de cas de mortalités a sensiblement baissé depuis 2015, marginal en 2017, nul en 2018.
Les résultats des investigations ont permis de vérifier l’absence de risques sanitaires pour les usagers de la rivière et d’écarter un certain nombre d’hypothèses pouvant être à l’origine du problème mais malheureusement pas d’identifier formellement les facteurs responsables des mortalités touchant principalement la population de truites.
La piste privilégiée est un syndrome multifactoriel, comparable à celui observé sur la rivière Loue (Jura).
En 2017, la DDT05 et l’AFB* ont engagé un programme de recherche mobilisant davantage de moyens, grâce au soutien financier de l’Agence de l’eau, en partenariat avec le Laboratoire de Chimie de l’Environnement de l’Université de Marseille et la Maison Régionale de l’Eau.
L’année 2018 a permis de calibrer et de tester de nouvelles techniques d’échantillonnage (échantillonneurs passifs posés dans la rivière), des méthodes analytiques plus puissantes (permettant d’atteindre des seuils de mesures des éléments chimiques très inférieurs aux seuils des laboratoires conventionnels), de collecter et de synthétiser les données bibliographiques disponibles à l’échelle de la zone concernée sur les communautés macro-benthiques et enfin d’établir une revue des techniques éco-toxicologiques adaptées à ce contexte.
Depuis le printemps 2019, de nouvelles campagnes d’échantillonnage sont en cours. En début d’été, un plan d’intervention a été mis au point en impliquant les acteurs locaux : le Parc Naturel Régional du Queyras, la fédération départementale des pêcheurs et l’association de pêche locale ainsi que le Conseil départemental des Hautes-Alpes. L’objectif étant d’être en capacité d’intervenir rapidement en cas de nouvel épisode de mortalités pour effectuer des prélèvements selon les protocoles pré-établis.
Début août 2019, de nouveaux cas de truites mortes ont été constatés par les pêcheurs provoquant le déclenchement du nouveau plan d’intervention. Des truites ont ainsi été récupérées pour analyse et des échantillonneurs passifs ont été posés mi-août. Les résultats des analyses seront communiqués dès que possible (prévision courant automne) en espérant que les causes de ces mortalités soient enfin identifiées et que l’on puisse les neutraliser.
*(Agence Française de Biodiversité remplaçant l’ONEMA à partir de 2017)
Article créé le 11/09/2019 par la DDT 05, le service Eau, Environnement & Forêt.
Les associations de pêche locales La truite du Guil et l’Ardillon Haut-Alpin, ainsi que la Fédération de pêche des Hautes-Alpes réalisent des visites régulières dans le Guil en quête d’indice permettant d’accélérer les recherches.
Fin août 2019, la Fédération de pêche des Hautes-Alpes a procédé au placement de trois cages contenants deux truites arc-en-ciel et deux truites Fario chacune, comme témoins, issues de la pisciculture fédérale.
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