Deuxième source d’électricité française, première renouvelable, l’hydroélectricité possède une place privilégiée dans la planification écologique. En 20 ans, le rythme d’installation des petites centrales s’est accéléré. L’agence ORE (Opérateur de Réseaux d’Énergie) , spécialisée dans la data des énergies renouvelables, recense 51 nouvelles installations de centrales entre 2006 et aujourd’hui dans les Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence, là où 25 microcentrales avaient été mises en service durant le siècle précédent.

Cette accélération est inquiétante pour la Fédération de pêche et plusieurs associations écologistes, qui lancent régulièrement des cris d’alerte. Pour eux, il ne reste plus rien à aller chercher : la FNE (France Nature Environnement) estime que plus de 95 % du potentiel hydroélectrique des Hautes-Alpes est déjà utilisé. Pire, la totalité des centrales à la puissance inférieure à 4,5 MW ne produirait pas plus de 1 % de l’électricité française, soit 2,5GWh, l’équivalent de la consommation annuelle d’environ 1150 foyers français. Bernard Fanti, président de la Fédération de pêche vise en particulier les centrales de moins de 500 kW (32 installations dans le 04 et 05), qui pour une production moindre, « impactent autant leur environnement que les grosses centrales ». Plutôt que de s’obstiner à construire sur les rares torrents des Hautes-Alpes, pêcheurs et écologistes s’accordent sur une « optimisation » des projets déjà existants. Ils militent auprès des mairies et des particuliers : « Mais on est souvent consultés trop tard » déplore-t-il. En attendant une prise de conscience collective, ils luttent avec leur dernière arme : la loi, qui leur permet parfois de faire annuler des projets jugés irresponsables.

Article : Dauphiné Libéré du 29 Aout 2024.

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