Samedi dernier, derrière le parc de la Pépinière, se trouvait le “QG” des courageux volontaires au nettoyage de la rivière. Leur objectif : sortir de l’eau et tirer des berges un maximum de détritus. En ce samedi, une soixantaine de personnes a répondu présent. Il s’agissait d’adhérents des associations organisatrices (Société alpine de protection de la nature, Gaule gapençaise, club de canoë-kayak Alpes Durance) ou de Biocoop. Mais aussi des particuliers, des gardes-pêche bénévoles, des enfants et plusieurs migrants guinéens et camerounais soutenus par le Secours catholique et le Réseau hospitalité. Pour cette édition, par ailleurs recensée pour le “World cleanup day”, la moyenne d’âge avait largement diminué, ce qui est de bon augure pour l’avenir. Eléna, 5 ans, qui avait participé à l’opération de décembre dernier et avait succombé au charme d’un joli toboggan sorti des eaux, à l’aspect flambant neuf, est revenue prêter main-forte.
Quatre tronçons de rivière ont été nettoyés
Au programme, quatre tronçons de rivière : de Tokoro à la zone de la Justice, de la Pépinière au terrain Galleron, du terrain Galleron à la déchèterie et une équipe pour arpenter le torrent de Bonne. Après trois heures à sillonner ces secteurs, deux bennes de déchets ont été remplies, soit pratiquement la même quantité qu’en décembre – bien que la rivière parût visuellement plus propre. Parmi les trouvailles, beaucoup de plastique, souvent en grande décomposition, de la ferraille, des canettes, des bouteilles, des emballages, des batteries, des encombrants…
Un bénévole a souhaité attirer l’attention sur la pollution majeure des plastiques en décomposition : ils forment des microparticules qui se disséminent et que l’on retrouve partout, jusque dans l’air que l’on respire. Le mégot, d’autre part, pollue à lui seul 500 litres d’eau et se compose de 80 % de plastique. Les quantités de ces éléments que l’on retrouve sur le sol, dans l’eau ou dans les branchages sont considérables. Il y a là matière à réfléchir avant de laisser s’échapper un emballage ou un objet, aussi petit soit-il, dans la nature.
L’opération de nettoyage de la Luye est renouvelée une à deux fois par an. Entre autres, la Gaule gapençaise y est très attachée. Cela constitue aussi un moyen de sensibiliser les Gapençais à la préservation des rivières. L’association effectue des animations sur cette thématique pour les jeunes et les écoliers. Avec la Fédération de pêche, elle a récemment conçu des panneaux éducatifs, implantés à la Pépinière. Le but est d’informer les promeneurs et de contribuer à changer l’image de la rivière, pour en faire un espace agréable et préservé.
Article Dauphiné Libéré du 16 octobre 2018 par Aurore ALTHEN