2014, des travaux de sauvetage du Drac titanesques
La plus grosse opération de recharge sédimentaire nationale avait été réalisée en 2014 dans les Hautes-Alpes sur le Drac.
A l’époque, pour lutter contre une incision importante du lit de cette rivière, la communauté locale du Drac amont (CLEDA) avait porté une gigantesque opération de recharge sédimentaire sur 3,7 km. L’objectif de ces travaux était de stopper l’enfoncement du cours d’eau et rehausser son lit de 3 m pour qu’il retrouve son niveau « normal ». Une opération de restauration gigantesque et réussie qui visait autant à restaurer les milieux aquatiques qu’à protéger des enjeux socio-économiques.
Quelques années après, des réhabilitations significatives !
« Malgré l’absence de très fortes crues, l’apparition d’un lit multi-bras en tresse est déjà observée sur l’ensemble de la bande active élargie. Ces travaux ont permis de gérer de manière durable des problèmes d’usage qui étaient apparus au cours de l’incision et de pérenniser l’attrait touristique de la vallée qui était menacé (sécurisation du plan d’eau du Champsaur, création d’un sentier piéton au bord du Drac, aménagement pour les sports d’eau vive, dynamisation de l’intérêt halieutique, etc.).
D’un point de vue écologique, la rehausse sédimentaire du lit du Drac et de sa nappe d’accompagne- ment a permis la reconnexion de six affluents et la remise en eau de zones latérales d’intérêts biologiques. Le retour d’espèces emblématiques du Drac, tel le martin-pêcheur, ont été rapidement observées. Les zones de reproduction et de vie pour les espèces aquatiques qui avaient déserté les secteurs les plus incisés ont été reconstituées et le colmatage a été réduit. Durant l’hiver 2015-2016, l’ONEMA a recensé une trentaine de frayères à salmonidés sur les 4 km du projet de restauration contre seulement cinq avant travaux. » – Communauté Locale de l’Eau du Drac Amont.
Une recharge ponctuelle
La semaine dernière, début novembre 2020, une nouvelle recharge sédimentaire a été effectuée de manière très ponctuelle suite à des observations localisées (250 m) d’un nouveau départ d’érosion du lit. Au préalable, une pêche électrique de sauvetage des poissons a été réalisée par la Fédération de Pêche des Hautes-Alpes. Ainsi, des poissons de différentes espèces (nombreuses truites communes et chabots, blageons, loches franches) ont été déplacés du secteur (et sauvés) pour la réalisation des travaux.
Une mise à profit des sédiments tout proches
Les matériaux excédentaires (blocs, galets, graviers) prélevés du Méollion, torrent proche, ont permis de désengorger le lit de ce dernier et ont été pleinement mis à profit sur le Drac pour bloquer les phénomènes d’érosion-incision nouvellement observés. L’évolution des sites et le comportement du cours d’eau continuent d’être attentivement suivis.