Vidange du barrage de la micro-centrale de Pont-Baldy exploitée par EDSB :

Le producteur d’hydroélectricité Briançonnais EDSB a procédé dès le 1er avril 2022 à la vidange de son barrage de Pont Baldy sur la rivière la CERVEYRETTE dans le cadre d’une opération relative à la sécurité des ouvrages hydrauliques.
La vanne de vidange du barrage a été levée afin de purger le lac de sa boue et de ses sédiments accumulés depuis 11 années et qui ont été évacués vers l’aval, dans les eaux de la CERVEYRETTE puis de la DURANCE en 6 jours seulement.

La Fédération a été conviée et a assisté aux réunions administratives et aux consultations préparatoires relatives à cette opération et a toujours exprimé des remarques et notamment son désaccord total pour une vidange dès le 1er Avril, période où cette année, le débit de la Durance est très faible.

Chaque vidange de Pont-Baldy est susceptible d’impacter les conditions d’habitats et la survie des espèces aquatiques des cours d’eau situés à son aval.
Si la Cerveyrette a bénéficié d’une pêche de sauvetage sur plusieurs kilomètres avec déplacement des poissons, la Durance elle, dès sa confluence avec la Cerveyrette, a subi le plein impact de cette vidange.
La totalité du tronçon court-circuité de la Cerveyrette est totalement impacté avec évacuation de toute la faune piscicole et l’accumulation de dizaines de m3 de sédiments.

Lors des précédentes vidanges en 2001 et 2011, les différents retours d’expérience, ont bien mis en évidence les difficultés de respecter les valeurs « objectifs » de certains paramètres de qualité des eaux notamment les valeurs d’Oxygène dissous mais surtout de Matières en Suspension (MES) responsables du colmatage des habitats aquatiques et de la mortalité piscicole.
Le départ massif de matières en suspension (MES) est à l’origine d’une dégradation de l’état du cours d’eau.
Il a en effet plusieurs conséquences :

• Le colmatage des frayères (lieu de reproduction des poissons).

• Une baisse du taux d’oxygène qui entraîne une « asphyxie » temporaire du cours d’eau. Cette baisse est due à la consommation d’oxygène par oxydation des MES organiques et à une augmentation de la température de l’eau au moment de la vidange.

• Une réduction de la population d’invertébrés aquatiques (par dérive ou asphyxie).

•Un taux de Matière en suspension (MES) excessif colmate les branchies des poissons, ce phénomène associé à la baisse du taux d’oxygène dans le cours d’eau entraînant la mortalité piscicole.
Pour ce seul paramètre, alors que les valeurs impératives de rejets admissibles étaient de l’ordre de 10 grammes / litre de MES…..De nombreux pics dépassant largement les 200 g/l ont été mesurés dès le premier jour de la vidange et sur des durées de plusieurs heures.

262 grammes /litre de MES ont été mesurés le 06 avril 2022 à 4h00 puis 112 g/l mesuré le 06 avril 2022 à 7h00 et enfin 616 g/l le 07 avril à 1h00….
Pour l’oxygène alors que les valeurs compatibles avec la vie des salmonidés est de 6mg/l, une baisse est déjà enregistrée ; là aussi le premier jour de la vidange avec le 2,5 mg/l mesurés le 6 avril puis le 07 avril à 0,3mg…

Les valeurs “OBJECTIFS” ont été systématiquement dépassées chaque jour de la vidange.

Le non respect de ces paramètres a été fatal pour le peuplement piscicole de la DURANCE et d’innombrables alevins, truitelles et géniteurs sur des kilomètres.
Une véritable catastrophe écologique, sur la DURANCE. Une consternation.

En quelques heures, toute une population de truites autochtones, sauvages, de toutes les classes d’âge sacrifiée au profit d’intérêts mercantiles, alors que la Fédération des Pêcheurs demandait sans relâche le report de cette vidange dans une période plus favorable.

Scandaleux tout simplement….

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