L’apron du Rhône est une espèce en danger. Méconnu du grand public, ce poisson est présent dans les Alpes-de-Haute-Provence et dans les Hautes-Alpes. L’Office Français de la Biodiversité se mobilise depuis de nombreuses années pour la préservation de ce poisson.
Cet engagement prend plusieurs formes : des campagnes de prospections nocturnes et des pêches électriques d’inventaire, la mise en place de contrôles, des campagnes de prélèvements d’ADN environnemental. Ces dernières permettent de mieux connaître la répartition de l’espèce sur les affluents de la Durance et d’orienter les futurs sites de prélèvements et de prospections nocturnes.
Mars est un mois important pour l’apron du Rhône puisqu’il correspond à la période privilégiée de reproduction pour cette espèce. Celle-ci fait partie des espèces les plus menacées de France. Encore présente sur 2 200 km de cours d’eau en 1950, elle n’occupe plus aujourd’hui que 365 km. Depuis 1996, elle est classée comme “espèce en danger critique d’extinction”. Ce déclin s’explique par la fragmentation de son habitat par les barrages et les seuils, combinée à la pollution de l’eau et certaines activités humaines.
L’apron du Rhône apprécie les cours d’eau à fond de galets et graviers aux profils diversifiés et les eaux claires, fraîches et bien oxygénées. Il occupe des habitats différents selon son âge et la période de l’année. En journée, camouflé grâce à sa couleur, il reste immobile, posé sur le fond. La nuit, il devient actif et se déplace en quête de sa nourriture préférée : les larves d’insectes. Du fait de ces exigences, l’apron est une espèce sentinelle, sa présence ou son absence, comme la variation de ses populations, témoignent ainsi de l’état des cours d’eau.”
Extraits Dauphiné Libéré du 25 Mars 2022