Depuis le mois de juillet, nous avions constaté, avec beaucoup d’inquiétudes, la présence de truites mortes dans les eaux du Guil et du Bouchet.
Une maladie ? Une pollution ?
Les représentants de notre Fédération et des deux associations de pêche locales , les Agents de L’OFFICE NATIONAL DE L’EAU ET DES MILIEUX AQUATIQUES se sont déplacés à plusieurs reprises sur les lieux pour constater cette mortalité chronique et diffuse, afin d’en déterminer et stopper l’origine.
Cette mortalité avait déjà été constatée en 2014 et avait donné lieu à de nombreuses investigations et analyses de la part de l’ONEMA et de notre Fédération, mais ce sans résultat.
Ont été contrôlés, vérifiés et analysés : les rejets des stations d’épuration, les rejets agricoles et pratiques d’élevage, les éventuels rejets de traitements phytosanitaires et vétérinaires, les eaux de ruissellement, les cyanobactéries, les goudrons présents dans les digues du guil, les sédiments…..
Les poissons ont également fait l’objet d’analyses pathologiques en 2014 – analyses renouvelées cette année 2015 sur des poissons en train de mourir – par le laboratoire vétérinaire de POLIGNY dans le Jura toujours sans résultat.
Plus de 8 analyses complètes de 473 molécules ont ainsi été effectuées sur tous les points du Guil.
Après un dépôt de plainte auprès des services de l’ONEMA (service de l’État chargé de la police de l’Eau), la Fédération a saisi directement Monsieur le Préfet en lui indiquant qu’au-delà de la mortalité piscicole constatée, il pouvait s’agir d’un véritable problème de salubrité publique pouvant affecter la ressource en eau du Guil et ainsi que l’ensemble de ses usages.
Avec l’accord des associations de Guillestre et d’Aiguilles, un arrêté préfectoral de fermeture de la pêche sur le Guil et le Bouchet a été pris à notre demande.
A la suite de notre plainte, des enquêtes et des investigations ont été rapidement menées par la gendarmerie et surtout par l’ONEMA. Celles-ci sont toujours en cours, couvertes par le secret de l’instruction.
La Fédération de Pêche a continué son action en mobilisant le Comité de Rivière du Guil qui réunit tous les acteurs de l’eau. Au mois de septembre, les services de l’État, le Parc Naturel Régional du Queyras, l’Agence de l’Eau, des scientifiques, des représentants des communes et des collectivités locales se sont réunis en groupe de travail au sujet de cette mortalité.
Tout a été mis en oeuvre afin de déterminer et de stopper les causes de cette mortalité. Cela a été notre priorité absolue.
Des entreprises susceptibles de générer des pollutions dans les eaux du Guil ont fait l’objet d’investigations judiciaires et de perquisitions ciblées par les services de police dès la fin du mois de septembre.
Il ne nous a pas été possible de communiquer sur ces enquêtes – secret d’instruction oblige – mais depuis ces interventions, les nombreuses visites effectuées sur le Guil par les services de la Fédération de pêche et les associations locales n’ont plus révélé aucune mortalité……
Nous restons cependant attentifs et vigilants, en inspectant régulièrement le Guil. Le problème a été pris à bras le corps.Une réunion du Comité de pilotage du Guil s’est déroulée récemment pour décider de continuer les analyses et définir un plan d’action au cas où le Guil ne serait pas encore sorti de cet épisode malheureux.
Nous ne lâchons rien sur nos investigations tant que nous ne sommes pas certains d’avoir identifié les causes de ce drame et enfin permettre au Guil de retrouver sa bonne santé !
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