10 % de la terre prélevée au Liou est constituée de petits morceaux de plastiques, selon la LPO PACA. D’autant plus inquiétant que l’on risque de retrouver ces microplastiques dans nos assiettes.
Il a fallu trois ans pour connaître les résultats. La LPO a prélevé 1 m² de terre en haut du lac de Serre-Ponçon. Ces échantillons ont été pris sur l’espace sensible naturel du Liou, près du parcours d’observation de la faune sauvage. Le tout a été analysé en spectrométrie laser au laboratoire Edytem de l’Université Savoie Mont-Blanc.
Résultats : sur les 14 kg d’humus examinés, le laboratoire a trouvé 1,5 kg de débris plastiques, plus de 10 %. Cela représente un demi-million de petits objets en plastique de moins de 5 mm.
Les conséquences sont lourdes pour l’environnement et pour les humains. Le lac est en tête du bassin de la Durance. De là, ces microplastiques vont poursuivre leur course jusqu’à la mer. Ils participent à cette pollution qui remonte la chaîne alimentaire et se retrouve dans nos assiettes. Selon des études scientifiques, chaque être humain consommerait par semaine cinq grammes de plastique, le poids d’une carte de crédit.
UNE SEULE SOLUTION : nettoyer les berges
En quelques années, ces déchets plastiques ont tout envahi. Dans nos montagnes, les eaux de ruissellement ramènent tout ce que l’on abandonne vers les torrents et la Durance. Terminus, le lac de Serre-Ponçon. On trouve des résidus industriels, des plastiques utilisés par les cultures, des cartouches, briquets, filtres de cigarette… Les grilles du barrage les retiennent. Les courants et vents dominants remontent ces déchets vers le haut du lac, où ils sont pulvérisés. C’est là où l’on trouve aussi les bois flottés qui, soumis parfois à des vents violents, agissent comme des pilons. Les berges du lac deviennent des usines à broyer, plus particulièrement au Liou. De ce fait, cette zone protégée est un des endroits du lac les plus pollués aux microplastiques.
Pour empêcher ce phénomène, une seule solution, nettoyer inlassablement les berges. Car il ne suffit pas de ramasser les bois flottants. « Depuis 5 ans, nous sommes quelques-uns, ornithologues, pêcheurs, pratiquants de sports d’eau vive, scolaires et particuliers… à nettoyer et ramasser les déchets plastiques dans le lac », témoigne Jean-Paul Coulomb, un pilier de la LPO des Hautes-Alpes. Des bénévoles trop peu nombreux qui se fatiguent et ne pourront pas éternellement nettoyer les berges du plastique.

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