Par sa topographie rocailleuse et ses fonds pauvres en habitats, Serre-Ponçon peut se révéler être un milieu compliqué pour les jeunes poissons. La Fédération de pêche des Hautes-Alpes est à l’origine d’un projet de création d’abris artificiels pour les poissons sur la retenue.

Comment se passe l’aménagement d’abris de type récifs subaquatiques dans le lac de Serre-Ponçon ?
Les structures fabriquées de cordages et de branchages ont été placées sur la zone située entre l’arrivée du torrent de Réallon et le pont de Savines le Lac en rive droite. Leur rôle sera de créer une zone d’abris pour les jeunes poissons qui sont souvent victimes de la prédation en pleine eau. Ce n’est pas la première fois que la Fédération tente de créer de l’habitat pour la faune aquatiques dans des lacs et rivières, où ceux-ci manquent, et le lac de Serre-Ponçon n’avait pas encore eu droit à son essai.

Le lac possède déjà des pontons flottants végétalisés (projet Uros), mais l’intention ici était de proposer un habitat facilement réalisable, à moindre coût, avec la possibilité d’être placé n’importe où et avec le moins de main-d’oeuvre possible. Les structures, de deux types différents, ont donc pu être placées sur un fond de graviers régulier dans une profondeur d’environ sept mètres et relativement proches d’une rive, une zone déjà connue pour être régulièrement visitée par la faune piscicole.

Maintenues au fond à l’aide de corps-morts, les structures se présentent sous forme d’herbier de cordages flottant, imitant de par la taille et le mouvement, un bouquet d’Elodée par exemple, ainsi que des buissons de saules (récupérés précédemment lors d’une opération de nettoyage) formant ainsi une structure plus ouverte et plus rigide idéale pour se réfugier à l’intérieur.

L’idée de la création de ce genre d’abris dans le lac de Serre-Ponçon vient du fait qu’étant sujet à de fortes fluctuations de niveaux liées aux marnages hivernaux de plusieurs dizaines de mètres, la fixation de végétation aquatique en est impossible et pour cause, l’érosion et l’assèchement annuel engendré n’offrent à la faune piscicole qu’un décor lunaire composé de roches, et sables marneux.

Les structures ont été fabriquées par Youri Koschack, stagiaire de la Fédération de pêche des Hautes-Alpes, et amenées sur place en bateau. Placées de façon groupée, les îlots ainsi réalisés seront plus facilement repérables pour les poissons et pour les personnes responsables du suivi ayant pour but d’en connaître l’occupation ou non et par quelle espèce. Elles sont également indiquées en surface pour les utilisateurs du lac par une bouée d’indication.

Articles similaires :

Partager l'article !

Carte