La campagne de communication engagée hier par la Fédération Nationale de la Pêche en France pour sensibiliser les instances institutionnelles, les médias et le grand public sur les problèmes de sécheresses permanentes et les graves dangers sur l’environnement (/ milieux aquatiques) liés à l’implantation des micro-centrales (petits barrages hydro-électriques sur les cours d’eau) concerne concrètement notre département.
En effet, les projets de petites centrales hydro-électriques de faible production (125O installations actuelles génèrent une production totale d’hydroélectricité de seulement 2% ) mais d’un impact majeur du point de vue environnemental déferlent sur les Hautes Alpes, sans réflexion, sans concertation préalable. Ils frappent et sacrifient nos rares cours d’eau ou parties de cours d’eau encore épargnés, proches de leur état naturel. Le collectif Haut-Alpin de Protection des torrents et rivières a dressé en février dernier une liste non exhaustive des projets de petite hydroélectricité sur les cours d’eau des Hautes-Alpes :
– d’une puissance inférieure ou égale à 1MW (ou non précisée) : le torrent du Lombard à Aiguilles, le torrent de Peynin à Aiguilles, le torrent de Malrif à Abriès-Ristolas, le torrent de Ségure à Abriès-Ristolas, l’Aigue Agnelle à Molines-en-Queyras, le Cristillan à Ceillac, le Guil à Chateaux-Queyras, le torrent de Peytavin à Saint-Chaffrey, le torrent des Ayes à Villard-Saint-Pancrace, le torrent de Sachas à Saint-Martin-de-Queyrières, le torrent de Gros-Riou à Saint-Martin-de-Queyrière, le torrent du Fournel à L’Argentière-la-Bessée, le torrent de Pra Reboul à Saint Crépin, le Chagne à Vars, le Rif Bel à Guillestre, le torrent de Réallon à Réallon, le torrent de Vachères à Saint Sauveur, le torrent de l’Eyssalette aux Orres, le torrent de Crévoux à Crévoux…
– d’une puissance supérieure à 1MW également envisagées : le Gyr à Vallouise, le Rabioux à Chateauroux les Alpes, le Torrent de l’Infernet à Crots…
Nos cours d’eau haut-alpins sont aujourd’hui déjà fortement équipés, suréquipés pour certains. Une, deux et parfois trois micro-centrales sont implantées sur un même torrent.
N’est-ce pas suffisant? Faut-il encore sacrifier ce qui reste encore d’indemne? Et pour quel intérêts? Ne pouvons-nous pas les conserver, intacts, véritables « patrimoine naturel » des Hautes Alpes?